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mardi 10 janvier 2017

le français

J'ai récemment lu plusieurs articles qui parlent du sentiment spécial d'écrire dans une langue qui n'est pas la langue maternelle. Yiyun Li et Xiaolu Guo, deux écrivaines chinoises dans des articles pour le New Yorker et le Guardian respectivement, ainsi que Giannina Braschi, d'origine puerto-ricaine, disent que écrire en Anglais (au lieu du Chinois et de l'Espagnol/Spanglish), donne un aspect libérant et fondamentalement différent comparé à leur langue maternelle.

Le Français n'est pas une langue étrangère. Je refuse de le considérer comme ça. J'ai appris le Français avant d'avoir appris l'Anglais. À l'âge de quatre ans on m'a jeté dans l'endroit le plus profond de la piscine (enfin, j'suis aussi allé au jardin d'enfants... donc, l'âge de deux ou trois ans. Mais j'ai commencé la première enfantine en septembre 2003. Le moment "officiel" après lequel je devais vraiment devenir francophone) et j'ai appris le Français en quelques mois. Je ne me rappelle pas beaucoup de ce temps, évidemment, car j'étais petite. La barrière linguistique fait que les souvenirs sont plus flous que normal –– plus que si je comprenais la langue qu'on parlait autour de moi.

Quand j'écris tout cela j'ai quand même l'air d'en train d'écrire en Franglais. Le syntaxe, peut-être. J'ai ouvert une vidéo de maths sur YouTube en cherchant la réponse à une question, et le prof était québécois. Son accent était horrible. Désolé, mais c'est vrai. Si mon Français détériore tellement que je commence à avoir le vocabulaire et l'accent d'un québécois, j'arrêterais le Français complètement. Mon Français est nul, nul, nul, nul. En théorie, j'en parle couramment. Mais en pratique, c'est pas très impressionnant. Je comprends mais mes réflexes sont lents, car ils manquent d'expérience. J'arrive pas à participer dans une conversation. Je parle en Français avec mes amis chinois, mais c'est pas la même chose. Même si on parle la plupart du temps en Français, c'est comme si le prospect –– la possibilité –– que je pourrais parler en Mandarin si nécéssaire me protège. Le Mandarin, dans cette situation, est comme un matelas sur lequel je peux atterrir si je tombe.

Je vais essayer d'écrire plus en Français. Mon problème principal à l'écrit: le vocabulaire. (Et ma conjugaison est pire que je pensais.) Mon problème principal à l'orale: le manque d'expérience.

Je n'ai pas de vraie langue maternelle. Ma langue littéralement maternelle, celle que parle ma mère, est le Mandarin. Ma langue préférée, celle dans laquelle je suis plus comfortable –– sans doute, l'Anglais. Le Français est la langue de mon pays, de mon environnement. Je la perd(s) (?) tous les jours.


Le nombre de fois que j'ai utilisé Google Translate comme dictionnaire Anglais-Français: 3
Cool. C'est beaucoup moins que normal. J'ai vraiment fait un effort cette fois.

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